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arendt - les origines du totalitarisme (essai) 1951 (allemagne)


arendt - les origines du totalitarisme (essai) 1951 (allemagne)
(taille reelle)
Hannah ARENDT - les origines du totalitarisme (1951)
«Sans les masses, le chef n’existe pas.»

«Le progrès et la catastrophe sont l'avers et le revers d'une même médaille.»

«La pensée naît d'événements de l'expérience vécue et elle doit leur demeurer liée comme aux seuls guides propres à l'orienter.»

«C'est dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal.»

«Pour être confirmé dans mon identité, je dépends entièrement des autres.»

«Si tu réussis à paraître devant les autres ce que tu souhaiterais être, c'est tout ce que peuvent exiger de toi les juges de ce monde.»

Extrait d’ Essai sur la révolution


«C'est justement pour préserver ce qui est neuf et révolutionnaire dans chaque enfant que l'éducation doit être conservatrice, c'est-à-dire assurer “la continuité du monde”.»

«La principale caractéristique de l’homme de masse n’est pas la brutalité ou le retard mental, mais l’isolement et le manque de rapports sociaux normaux.»

«Les mouvements totalitaires sont des organisations massives d’individus atomisés et isolés.»

«La société de masse ne veut pas la culture mais les loisirs.»

«Il faudrait bien comprendre que le rôle de l'école est d'apprendre aux enfants ce qu'est le monde, et non pas leur inculquer l'art de vivre.»

«Les mots justes trouvés au bon moment sont de l'action.»

«Ce qui séduisait l’élite, c’était l’extrémisme en tant que tel.»


Dans 'les origines du totalitarisme', Arendt dégage les caractéristiques propres du totalitarisme. Pour Arendt, le totalitarisme est avant tout un mouvement, une dynamique de destruction de la réalité et des structures sociales, plus qu’un régime fixe. Un mouvement totalitaire est « international dans son organisation, universel dans sa visée idéologique, planétaire dans ses aspirations politiques ». Le régime totalitaire, selon Arendt, trouverait sa fin s’il se bornait à un territoire précis, ou adoptait une hiérarchie, comme dans un régime autoritaire classique : il recherche la domination totale, sans limites.

Hannah Arendt analyse dans ce livre l’émergence de l’antisémitisme politique, à la fin du xixe siècle, inédit par rapport aux sentiments antijuifs qui le précédaient. Elle détaille le rôle joué par l’émergence des États-nations modernes et l’émancipation des Juifs. Selon elle, l’assimilation des Juifs a exigé d’eux qu’ils soient « exceptionnels » : la fin de siècle a transformé le judaïsme, religion et nationalité, à caractères collectifs, en judéité, à caractère de naissance, personnel. Pour l’homme du Moyen Âge, le judaïsme était un crime – à punir – alors que pour l’homme du début du xxe siècle, la judéité est un vice – à exterminer. Cela préfigure l’antisémitisme et la Shoah.
Arendt conclut son livre par une analyse de l’affaire Dreyfus, qui est selon elle le point de départ de l’antisémitisme moderne ; elle considère que la France avait « 30 ans d’avance » sur la question juive.

« Impérialisme ne signifie pas construction d’un empire, et expansion ne signifie pas conquête. »
Hannah Arendt analyse l’impérialisme, ce mouvement d’expansion des puissances européennes à partir de 1884, qui aboutit à la Première Guerre mondiale.
« L’impérialisme doit être compris comme la première phase de la domination politique de la bourgeoisie, bien plus que comme le stade ultime du capitalisme » : l’auteur relie le début de la période impérialiste à un état dans lequel l’État-nation n’était plus adapté au développement capitaliste de l’économie. La bourgeoisie, consciente de cette faiblesse, commença à s’intéresser aux affaires politiques, pour assurer le maintien de la création de richesses. « L’impérialisme naquit lorsque la classe dirigeante détentrice des instruments de production s’insurgea contre les limites nationales imposées à son expansion économique. »
Elle fait la distinction avec les conquêtes du passé (« conquête » et « expansion » sont deux termes opposés dans l’ouvrage), impériales au sens premier du terme : pour la première fois, des puissances ont fait des conquêtes sans vouloir exporter leurs lois et leurs coutumes dans les régions conquises – voire en appliquant des lois qui seraient jugées inacceptables sur leur propre sol. C’est le premier coup porté à l’État-nation et à la démocratie, les premières graines du totalitarisme.
Arendt démontre également que la pensée raciale et la bureaucratie, deux piliers du totalitarisme, ont été construits pour servir l’expansion impérialiste.
Dans l’avant-dernière partie du livre, Arendt analyse le pendant continental de l’impérialisme : les mouvements annexionnistes, soit le pangermanisme et le panslavisme, qui alimenteront par la suite les totalitarismes hitlériens et staliniens.
Le livre se conclut par une réflexion sur les droits de l’homme et l’apatridie, conçue comme un moyen de contagion du totalitarisme : les apatrides, personnes hors du droit, forcent les États de droit à les traiter comme le feraient les États totalitaires qui les ont déchu de leur nationalité, car les droits de l’homme ont été reliés dès le départ à la souveraineté nationale, donc à la nationalité.